L’Ugtt prépare ses troupes pour le rassemblement, aujourd’hui samedi. A cet effet, la centrale a multiplié les réunions à travers les différentes régions et organisé des campagnes de mobilisation tous azimuts.
C’est, justement, dans ce contexte que la centrale ouvrière apporte son soutien aux deux fédérations de l’enseignement (Fédération générale de l’enseignement de base et Fédération générale de l’enseignement secondaire).
Non à la plateforme numérique !
Ces deux fédérations connaissent une effervescence particulière, ces derniers temps. Dans les différents communiqués qu’elles publient, elles ne cessent de dénoncer ce qu’elles appellent des dépassements et des abus de la part de l’autorité de tutelle. Coup sur coup, la Fges (Fédération générale de l’enseignement secondaire), et dans un premier communiqué en date du 22 février, s’en prend à la décision du ministère de l’Education de mettre en service la plateforme numérique pour la saisie des notes des élèves.
Tout en reconnaissant l’intérêt de l’introduction des nouvelles technologies, elle déplore le parachutage de cette mesure. Selon elle, n’y a pas eu de concertations à ce propos avec le partenaire social. C’est pourquoi elle appelle tous les enseignants à ne pas se conformer aux consignes officielles. En d’autres termes, refuser d’utiliser la plateforme. En effet, cette tâche, qui est purement administrative, représente un fardeau de plus pour les enseignants.
Rappelons, toutefois, que les enseignants avaient déjà commencé à utiliser l’outil informatique depuis plus de 20 ans. C’était du temps de la disquette ! A ce moment-là, ils n’avaient pas rechigné.
Dans un autre communiqué en date du 23 février, elle énumère un ensemble de griefs et souligne, principalement, l’absence de dialogue avec l’autorité de tutelle. Cette situation ne fait que s’aggraver et rend la résolution des nombreux problèmes en suspens encore plus complexe. Aussi, la Fges appelle-t-elle le ministère à reprendre contact avec le syndicat, à honorer ses engagements et à appliquer les accords conclus. En particulier, elle mentionne la régularisation de la situation des enseignants suppléants et la rupture totale avec les emplois précaires.
Les revendications de la Fgeb
De son côté, la Fédération générale de l’enseignement de base a tenu sa commission administrative, en fin de la semaine dernière, pour examiner la situation et adopter les dispositions à prendre.
A l’instar de son homologue du secondaire, la Fgeb a critiqué le climat dans lequel évolue le secteur, ainsi que les difficultés rencontrées par les enseignants dans l’exercice de leur travail. La réunion de la commission administrative s’est déroulée dans une ambiance assez tendue (pour ne pas dire houleuse), selon certaines sources. En effet, les syndicalistes présents ne se sont pas montrés avares de reproches à l’égard de ceux qui dirigent ce syndicat et ont manifesté leur impatience quant à une action plus efficace.
Au terme de ses travaux, la commission administrative a publié un communiqué dans lequel elle rappelle ses principales revendications. Non sans noter, avec préoccupation, la question de l’interruption des contacts avec les autorités de tutelle depuis plusieurs mois et la détérioration du climat social. La retenue des salaires du mois de juillet 2023 a été aussi évoquée avec force, d’autant plus qu’elle concernerait près de 4.000 enseignants. L’affaire des chargés de direction qui ont été révoqués a, également, figuré en bonne place, ainsi que la création du poste d’assistant de direction. Au passage, les participants ont rendu hommage à la lutte du peuple palestinien et réaffirmé leur soutien aux habitants de Gaza.
En fait, les deux syndicats (du primaire et du secondaire) se disent prêts au rendez-vous d’aujourd’hui, appelant leurs adhérents à répondre présents pour le grand rassemblement prévu à la Kasbah. En même temps, ces deux syndicats promettent de passer la vitesse supérieure, en adoptant les mesures nécessaires si les choses ne bougent pas dans les prochains jours.